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1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 16:38

La peur, qui vous soudoie

Qui vous habite

et qui vous hante

La peur qui fait hésiter le pas

Et ne pas croiser les yeux des autres gens.

 

La peur, qui vous soudoie

Qui vous habite

La peur que l'on combat

Avec un coeur nommé courage

Et malgré tout se poser dans les yeux bien des gens.

 

La peur qui en vous se barre

Quand vous l'affrontez

Même démunis, même sans arme

Seulement votre volonté

Et que l'obstacle soit bientôt passé.

 

La peur, à attraper par les mains

par le collet

La peur à rudoyer en espérant qu'elle s'évapore

et retrouver son havre de paix,

En soi, tout à l'intérieur.

 

Soeur Peur, diront certains

partagée, peut-être trésor de notre humanité

Soeur Peur qui nous montre un danger, bien réel ou rêvé

Que tu fais du mal à notre corps

Soeur Peur, la bien-nommée

Incommunicable, et pourtant si familière

 

Soeur Peur, mon tendre sort

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 22:06

Ecrire. Sur quoi. Sur la vie. Qui passe et roule et qui vous rend peureux. Peureux. Peureux. Heureux. Heureux? Et c'est le temps qui court, court. Qui vous rend peureux.

Peur. A tenir. Peur de l'enfant à venir. Finir et puis c'est comme ça. Drame en trois actes. Privilège au Roi.

Acte Un:

- "Peur. Terreur. Oui, dire j'ai peur. Et qu'en est-il de toi?" Léa attend.

-"Peur. J'ai peur et je me sens incapable, vide pour ça" - parole du Roi.

 

Acte Deux:

Léa crie, Léa surnage, Léa hurle, Léa nage. Elle se noie. POUR-QUOI? crie-t-elle.

Un vide intense ruine l'ensemble. Un vide qui pourrait tuer les pyramides, mettre à bas les plus beaux monuments, étouffer le Prince dans son sang... ou la Princesse.

Le Roi appuie sur son abdomen rebondi. Il bulle. Doucement il murmure:

-"Je me sens incapable d'avoir un enfant, Léa."

Léa rougit, Léa rugit.

"-Mais pourquoi? POUR-QUOI?"

-"Parce que je n'aurai rien à lui transmettre. Je n'ai rien à donner. "

Et le Roi ouvre ses mains vides, pauvres, comme des corolles.

-"Je suis tremblant, tremblant d'effroi, tremblant d'émois."

-"C'est un "non" irrémédiable?" demande Léa.

-"Non." répond-il.

 

Drame en trois actes. Troisième Acte.

-"Et toi?" demande Yann à Léa.

Léa se sent prise de court.

-"Moi?" demande-t-elle.

-"Oui. Toi. Parce que c'est bien beau, on parle de moi. Mais je me sens comme coincé sur un pilori. Oui, et toi?"

-"Moi, j'ai la peur en bandoulière, j'ai le coeur qui castagne. J'ai le corps en pointillés."

-"Donc tu ne veux pas d'enfant?"

-"J'en ai envie mais je m'en sens incapable. Pourtant..."

Et Léa soupire. Et dans ce soupir, on sent tous les étés des pays chauds, tous les étés indiens, tous les flocons des montagnes ensoleillées, toutes les alizées du soir, toutes les pluies bordant le Nil. Tous les envers à l'endroit. Et tous les endroits à l'envers. Tous les retournements possibles. Tous les coups de théâtre d'un auteur besogneux.

Toutes les vies en une. Toute la nuit dans un regard, dans un baiser, dans un serrement de mains.

La nuit qui recouvre la colline enneigée du Sud de l'Egypte. Le soleil qui se dresse dans un hiver inuït.

Léa se rapproche comme un chat. Comme un chat elle se pelotonne dans les bras de son homme.

Yann caresse ses cheveux avec beaucoup de délicatesse.

Léa se retourne. Léa miaule déjà. Câlin câlinou. Il n'y a rien à dire. A ajouter. Elle est si bien auprès de Yann. Elle n'est bien qu'auprès de lui. Dans son coeur, tout contre, qui bat la chamade, déjà.

 

Léa frotte sa petite tête sur le torse de son Roi. Elle se câline-câlinou.

Yann, assis sur le canapé, l'accueille tout contre lui, contre son ventre rebondi. Un soupir. Un deuxième. C'est la vie. Qui continue. La vie qui roule et qui vous rend heureux. Peureux? Heureux. Peureux? Heureux. Yann entoure Léa de ses bras doux. Doucement. C'est la pluie après le soleil tapant, le soleil trop fort. C'est l'averse après le souffreteux temps d'été qui assèche. C'est l'accalmie après la tempête. La brise après l'hiver. Le vent frais après le cagnard.

C'est la vie. Elle palpite.

Léa pose sa main gauche sur son ventre et s'endort là où elle s'endort le mieux. Tout contre le ventre de Yann. Son Roi. Roulis des vagues. La vie peut être une sacrée princesse, parfois.

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 20:45

Parfois, je me sens étrangère aux autres. Je me sens comme un bloc, face aux autres. Un bloc de politesse tout de même mais un bloc. Un bloc souriant, certes, mais un bloc.

Je me raccroche aux gens, je me raccroche à leurs sourires, mais je ne sais pas comment réagir face à eux.

J'ai peur d'oser. D'oser être moi. Il est vrai qu'adolescente j'étais une tempête ambulante. On a peur de dire "je" quand on a peur de gronder comme un volcan. D'aboyer sur l'autre. On a peur de dire "je" quand on a peur de perdre la face, de s'écrouler sous les yeux de l'autre, perdue, à jamais, oubliée. Surtout quand on a connu ça aussi à la petite trentaine, face à une bonne centaine de personnes. Cet effondrement.

Parfois, j'essaie de reconstituer le fil de ma vie et je me dis que ça ne va pas si mal. Ca va même plutôt bien.

Oui, un jour, votre mur se fissure. oh! Mais dans la délicatesse. Vous avez quarante ans. Vous êtes dans un groupe, un groupe d'écriture.

Pardon, j'ai quarante ans. Je suis dans un groupe.

Et que se passe-t-il dans ce groupe? Vous êtes comme sur un fil, et ça va, ça vient, y a du boucan, y a de la vie. Et on vient vers vous. Et vous allez vers les autres.

Et je trouve des accroches dans les autres.

 

Des fois, je ne sais pas où va ma vie. Si j'ai bien un passé, un présent, et un futur.

J'avance, je suis dans la rue et les piétons me heurtent. Si j'avais des enfants, je me poserais moins cette question. En tout cas, pas de façon si appuyée.

Oui, parfois mon mur se fissure et je me rends compte que je vivote. Je veux dire: peut-on creuser un sillon dans l'avenir de son présent?

Parfois, on se sent rejoint par les autres, parfois, on se sent touchée par eux.

Vraiment, touchée par d'autres. C'est palpable.

Ils ont trouvé une aspérité en vous, vous avez trouvé une aspérité en eux.

Le bloc se fissure. Non, vous n'êtes pas parfaite. Non, vous n'êtes pas faite en un seul bloc. Vous êtes comme cet olibrius, là, un peu bizarre.

Un peu loupée. Pas tout à fait dans les clous. Pas tout à fait dans la norme.

Et ça fait du bien, de vivoter, de faillir, de jouer, de rigoler, de jouir, de tomber, de gueuler, de pousser un cri, oui d'oser, de dire "je", "je suis", "je suis imparfaite mais j'ai le droit d'exister quand même".

Et je vois dans ton regard de clown triste et bizarre. Je vois un sourire. Je vois un appel. Je vois un réconfort. Je vois la distance qui existe entre nous deux aussi, salvatrice.

Et je t'embrasse. Et je me sens seule mais plus seule. Je me sens comme détachée de l'illusion d'insolitude, mais je me sens entourée.

C'est un réconfort pour mon coeur.

J'avance dans la rue.

Je me rends compte de la force et de l'impact de l'écriture. Je l'avais sous-estimée. Je rêve d'écrire. J'écris de rêver.

Oui, ainsi, je suis le fil. Je vois vraiment, au travers des âges différents que j'ai parcourus, que c'est presque le seul fil. Depuis l'âge adulte.

J'écris. C'est mon présent.

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 21:20

Ecrire. C'est faire comme mon parrain. Ecrivain.

Ecrire c'est s'isoler. Ecrire c'est rêver. Ecrire c'est le pain du pauvre.

Je n'ai jamais brillé, et tant mieux.

Ecrire, c'est écrire des rêves qui coulent sous les doigts.

Soyons franc. J'essaie d'écrire un roman mais je ne sais pas comment je m'y prends... Je n'y crois déjà plus.

Je cède souvent à la facilité.

Ce qui est important, c'est la vie qui nous entoure. Moi je suis beaucoup dans la vie du dedans.

Je n'observe pas assez les autres. Je ne m'en donne peut-être pas suffisamment le droit. J'écris sur la pointe des pieds.

Comme on voudrait exister, un tout petit peu plus que soi.

Je devrais aussi écrire à ma tante F que je l'aime et qu'elle compte pour moi. Et lui demander pardon si je l'ai blessée en quoi que ce soit.

L'écriture surgit de ce type d'errances-là. De ces peurs qui vous prennent parfois et qui ne se calculent pas.

J'écris comme on rame, et qu'on s'échine à ramer, seule dans une barque.

J'écris car c'est mon véhicule, c'est à dire mon moyen et puis c'est aussi mon but. C'est mon moyen pour atteindre mon but mais en utilisant ce moyen, je l'atteins, ce but.

J'écris pour ne pas être seule. Pour me croire une continuation.

On n'a jamais cru en moi.

J'ai dû me battre pour me faire ma place.

Seul mon parrain a commencé, un jour, à m'encourager.

Mais même à l'époque où il ne croyait pas en moi, je me battais déjà en écrivant.

Ecrire, c'est comme retrouver une soeur.

Je ne triche pas, là. Je ne fais aucun effet.

J'écris parce que ça me fait rêver.

J'écris parce que c'est une solitude exigeante, et j'aime ça: la solitude et l'exigence. Oui, j'aime travailler, c'est du travail de trouver le mot juste, ça demande de la concentration, et du lâcher-prise aussi.

J'écris pour retrouver cette joie de mes dix ans de recevoir une carte de réponse de mon parrain, lui qui était d'ailleurs, hors de ma famille et qui y appartenait pourtant tellement. Lui, mon parrain écrivain (et ça rimait) et dont j'étais si fière. Il m'avait répondu à ma petite carte par une carte affectueuse avec un chat dessus, couleurs: noir, blanc et rouge.

Tout y était. Et l'affection aussi. Je crois qu'il évoquait un feu de cheminée. Même la chaleur était présente. Ses mots chaleureux. A mon parrain écrivain.

J'écris pour retrouver mon parrain écrivain et son amour gratuit.

J'écris pour me protéger.

Et je ne sais toujours pas pourquoi j'écris.

 

J'écris pour m'imaginer autre. Pour me trouver. C'est le seul moyen que j'ai découvert pour tamiser mes émotions.

J'ai appris à canaliser  les mots puis les dire à petites becquées.

J'ai appris à me dire, tout dire, grâce aux mots, et il faut bien s'écouter pour cela.

J'apprends la musique, j'apprends le rythme, je lâche les chiens. Je me dévoile tout en ne disant rien. Tout dépend de l'angle. Je joue à cache-cache. Je dis mon coeur qui est dans mes tripes. Il faut que je freine un peu plus, j'ai un problème de réglage. Oui, il faut que je freine un peu plus, c'est comme une mélodie, il faut bien composer. Il faut une harmonie.

J'écris car cela donne un sens à ma vie.

J'écris pour m'aimer.

Ce soir, je dis les mots comme je les ressens. Pauvres et sans fard.

J'écris pour me dire. Les mots créent un pont entre les autres et moi, l'hyper-émotive.

J'écris pour trouver mes limites, j'écris pour trouver un réceptacle.

J'écris et depuis que j'écris, j'ai des amis qui me comprennent et que je comprends. Des amis qui aiment rêver, lire, voyager ainsi, et s'exprimer (en ramant dans une barque, comme moi).

J'écris pour aimer.

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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 23:42

Amen, dit la petite fille face au soldat

Amen, face à un homme colérique

Amen en attente de l'enfant

Amen dans tes dents renégates

Amen face à la mer qui ronge et dérange

Amen face à moi

Amen face à moi

Amen dans le vent dérangé

Amen dans l'attente prolongée

Amen face au temps qui assourdit, qui alourdit, qui insonorise

Amen face à moi désarmée, absurdifiée

Amen face au gong sonné

Amen dans mes mains qui se perdent

Amen dans mes mains qui te trouvent

Amen pour un sourire donné

Amen dans le son d'à côté, qui résonne et qui floue dans ma tête

Amen face à tous les dangers, les violences qui se pointent en furie

Amen face à la petite fille qui se meurt, qui se meurt dans mes bras

Amen face à toi

Amen face à nous

Amen face à ce choix.

 

Dans la tempête, dans l'océan de douleur, dans la terreur, dans la violence, dans tous ces chaos, trouver la paix

et dire Amen pour se jeter dans tes doux bras.

Amen dans ce combat que tu appelles la vie.

Amen, dit la petite fille face au soldat.

Dans un Amen, je t'appelle au combat

Celui de l'abandon, celui de la déraison, celui de l'acceptation

Dans un Amen, résonnent tous les Alleluias du monde

Dans un Amen résonne ma paix

Dans un Amen je m'abandonne à toi

Dans un Amen le noeud se défait

Dans un Amen la vie se débat et rend les armes, pour trouver au fond de soi les larmes

Dans un Amen, tous les combats

Dans un Amen, tant de combats

Et tant de flammes

Amen, pour toi, Jésus.

Amen

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8 octobre 2019 2 08 /10 /octobre /2019 22:45

Caresser jusqu'à s'en fendre l'âme

Se réjouir de te voir t'apaiser

Frémir de ta présence

Pleurer, aussi, pleurer

Emouvoir la Terre de tous ces sanglots

S'émouvoir en pensée

 

Caresser jusqu'à s'en fendre l'âme

Et jubiler, à trop rêver

Etancher ta soif de soiffard

Mystérieusement, t'épauler

Et t'aimer.

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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 00:42

Je cours dans la neige

J'attends un enfant

J'accours dans le siège

Du véhicule avant

 

Je ne sais pas la guerre

Je ne sais pas l'enfant

J'attends le sauvage

Le sauvageon

 

Je vis dans le vide

Je saute l'enfant

Je suce une fleur

à des années devant

 

Je plonge sans peur

Dans la vie souvent

Je ne sais pas le sel

Et le miel soudainement

 

Je romps le silence

Du monde en dedans

Des choix qui se font

Bataille en dedans

 

Cruauté du geste

Salement

Beauté de l'Espagne

Soleil d'enfant

Savourer le sel

Qui pique en dedans

Rien ne rime à rien

Surtout pas l'enfant

Plus rien ne s'éteint

Ses flammes d'antan

Soleil en dedans

Changer d'atmosphère

et rire en dedans

Changer de planète

Planète à enfants

Où poussent comme des fleurs

Leurs boutons piquants.

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7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 19:24

Du temps passé

Mon amour mon amour

enroulé délavé

Mon amour mon amour

collés-serrés

Mon amour mon amour

puis détachés

Mon amour, mon amour

Temps qui s'épuise

Mon amour, mon amour

sur une ligne

Mon amour mon amour

du temps donné

Mon aimé mon aimé

à s'enrouler

L'un dans l'autre, à côté

L'une chair en deux

Mon aimé, mon aimé

Deux chairs en une

Mon aimé, mon aimé

Où est-on passé

Mon aimé mon aimé

A trop s'aimer

Mon aimé mon aimé

A tant semer.

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23 août 2018 4 23 /08 /août /2018 20:31

Penser à soupirer

Comme la pluie sur l'été

Penser à t'aimer

Oublier.

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 00:33

Noeud de vipères

dans les cheveux

qui m'intempère

noeud

noeud de limaces

saut dans le vide

soupe à la grimace

Mur

devant soi, obscur

mur qui glisse

mur qui s'étiole

Le passé est passé-repassé

Il s'enfuit

S'étiole

Se bouscule

Ne sait plus son sens

Il percute contre le mur

et Bam!

Plein dans le ventre

Tu avances toujours mais ça te sarcle la peau du dos

Mur glissant et érogène

Fourmis de désirs

Planquées dans mon vide

Tu n'as plus le goût.

Pan! Pan! dans le cul!

Tu tressautes et tu avances.

Pan Pan

Comme le fusil, le revolver.

PAN!

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