Ouh. Je me frotte les yeux. Je suis de guingois. Sommes-nous faits pour prier? Je vois le vert tendre et je suis entourée d'amis. Je vois ce vert. Tendresse dans ma vie.
Je me bouscule. Je me tâte. J'aimerais. Atteindre. T'atteindre. Oh! Ardeur de ma vie. Sang frappant dans mes jours tendres. Jaillissant de l'aube nue et infinie.
J'avance. Non? Il paraît que j'avance. Mes yeux s'humidifient. Je ne sais plus mon sens. Sauf de travers toi.
Je te cherche dans les yeux qui dodelinent. Je m'égare dans tes pensées. Elles sont diffuses. Je les crois contradictoires. Je m'oublie. Je te dis TOI. J'essaye de te tutoyer tout en te vouvoyant. De te craindre dans une caresse. Je te parle. J'oublie de te demander. Je reste. Je souffre. Je ris. Tu m'as aidée à me lever. Hier. Avant-hier. C'est loin déjà.
Oui. Je flotte. Je ne sais plus mon ancrage. Je perds mon passé. J'ai l'impression de perdre mes parents. Je m'ancre je veux je désire m'ancrer en toi. Ô mon inconnu. Ô mon sensible. Ô mon poète andalous. Je veux te dire "Je t'aime", "pardon". "Je te remercie". Je m'allonge et je m'assois. Je m'accroupis parfois. Je tâte mes mains rose. J'appuie. J'y fais un point blanc. Ô jeunesse infinie. Vieillesse ennemie. Toi qui me portes vers la vie.
Toi que je nomme tout bas. Toi qui chantes une douce mélopée à travers ma voix. Toi qui m'entoures, me dépasses, m'animes. Toi qui es mon sang même. M'aimes-tu? M'aime. Même si je suis perdue. J'ai peur. Je divague. Je ne sais pas assez. Pas assez. Dire toi. Te laisser me chavirer. Toi qui deviens mon toit.
Vert tendre. L'amitié. La bienveillance. Le temps du thé. Le temps du café aussi. Celui de mon stylo sous mes doigts. Tendre. Vers un toi que j'aime déjà. L'autre. Oser se dire. Oser dire je. J'ose.
Vert tendre. Tendres pensées. Tendres arrimages. Tendres horizons. Tendres "je T'aime". Tendre toi.
Vert tendresse. Dans l'horizon qui se pâlit. Dans le jaune pâle d'un matin d'hiver qui me trouve me découvre. Me soulève. M'étonne.
Tendresse infinie de ton coeur de Pater Veritas. Tendre coeur qui me soudoie, me rudoie, me pousse, m'enlise, m'enrage, me tire. M'émeut.
Je suis un rayon de lumière blafarde de matin d'hiver. J'y décrypte une infime parcelle de vie. Je la prolonge du regard. Mais le rayon m'échappe. il me fuit. Je ne peux le palper. Je peux l'agripper, ce rayon blafard, mais déjà il m'enfuit. Je peux m'appuyer. Mais déjà c'est fini. J'ose un "tu", un toit. Un abri sous ton toit. J'ose m'appuyer et avancer. J'ose un je. J'ose un "J'ai confiance en toi".
Je tends. Je recule. Je me soupèse. Je me relâche. Mais tu tapes à la porte. J'ouvre. Je me relève. J'ose te tutoyer. J'ose te rudoyer. Tu me vouvoies. Je ne sais plus penser.
Je suis dans un blanc vide. Mon poète se rapproche. Il me susurre. "Sois libre". "Sois toi".
Je me renferme. Le vert tendre crépite. Il me semble que je ne suis plus seule.
J'espère te croire. Je rugis dans l'espoir.
Caresse du rayon de lumière blanche. Lumière de tes yeux doux. Je me trouve en toi.
Qui suis-je? Où es-tu? Tu me vois? Que fais-tu?
J'ose un toi désespéré qui s'espère.
Le vert tendre diminue. Je suis une tortue. Calfeutre mon désespoir. Je ne veux plus te voir. J'affronte un ascenseur. Froid et noir, dur comme l'espoir.
Je m'appuie. Je ne veux plus tricher. Je veux toi dans ma vie. Pour l'éclairer, pour l'avancer. Pour me croire en vie. Dans un rêve, même. Etourdie de m'ancrer en toi. Si petit. Etourdie d'oser dire "je t'aime" à l'infiniment petit. Qui paraît-il est grand. Ne pas jouer avec les sentiments. Je te raille. Je t'envie. Je te respire.
Vert tendre dans un océan de vie. La vie du rose et du battement de coeur. L'ardeur.