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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 15:18

J'avais une poupée

elle s'appelait Nestor

Je l'aimais comme on aime un jouet

comme on aime trop fort

 

Nestor et moi on s'était trouvé

sous un sapin, dans une lumière orangée

j'avais choisi son nom à ma poupée

je la serrais contre mon corps

 

Mon doux rêve s'est brisé

le jour où on m'a dit : « t'as tort »

t'as tort de vouloir transformer

en rose tous les coups du sort

 

J'avais une poupée,

elle s'appelait Nestor

je l'aimais comme on aime un jouet

je l'aimais à tort

 

Nestor m'avait bien réchauffée

j'étais une fille, c'était mon tort

maman m'a dit: oublie ta poupée,

Nestor est un nom à coucher dehors

 

Une poupée c'est fait pour être rangée

un jour je lui avais lâché la main

comme ma mère un soir d'hiver

m'avait laissée en chemin

 

J'avais une poupée,

elle s'appelait Nestor

un jour de pluie je l'ai abandonnée

je lui donnais mon coeur à tort

 

Dans l'armoire, vite, je l'ai enfouie

un matin je l'ai oubliée

je lui ai dit : "au revoir Nestor"

et je m'en suis allée

 

J'ai rayé son nom de ma vie

Mais il me revient comme un couperet

Je me souviens de mes ratures

"Nestor" fut trop vite détachée

 

il paraît que les objets

n'ont pas de coeur, pas de trésor

moi, en elle j'avais trouvé

une confidente, un coeur en or

 

j'avais une poupée

elle s'appelait Nestor

Je l'aimais comme on aime un jouet

comme on s'attache un peu trop fort.

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 14:48

Thé ou café

il faut choisir

dans mon antre

protégée

je n' sais pas décider

c'est un ouragan qu'est le Thé

Mais pas un Dieu

juste une lâchthé

C'est merveilleux

c'est la bonthé

c'est l'horizon qui s'infinit

Dans le Thé, il y a bonthé

Bonthé divine

Thé de l'ailleurs

Café, mon vieux est plus sourdine

il me pince et me quitte

aussitôt

Thé, mon ami, est plus fidèle

Il reste en bouche et dégouline

C'est le plaisir jamais dégoûthé

C'est comme la vie,

Le thé...

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 14:26

Il paraît qu'on avance

Alors on avance

Il paraît qu'il ne faut pas se tromper

Mais on "buggue", et on recommence

Il paraît que la vie peut se palper

Alors, on fuit le vent, on fuit le temps

Il paraît que l'on n'existe jamais

Alors on souffle et on espère

Il paraît qu'on a quarante ans passés

Passé le temps, passé le vent

Alors on chante et on espère

De n'être pas seul sur cette Terre

Et on se laisse toucher.

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 14:33

Faut la rattraper!

 

Il courait à toute berzingue

Faut la rattraper! Faut la rattraper!

Battre la campagne, dévorer les sous-bois

Le pré à traverser, ranger les artichauts

Fer à repasser les coeurs, faire en sorte qu'elle revienne

Tant et si bien

Qu'il chuchotait son nom par-dessus les montagnes

c'Est fini, elle est partie

Encore plus loin que l'océan. sur une île où il fait toujours

Chaud. Elle avait fui les intempéries.

 

 

Charité

 

Charité est un bien vilain mot, disait l'accroche-coeur

Bien vilain ce repas, contraire du désir et des légères moeurs

Ordonnée bien à plat dans le met "oraison"

Commence par goûter à la folle passion

Par chanter bien en choeur

Soi-même est son poison.

 

 

Pierre

 

Pierre, ce coquin, à l'allure de brigand

Qui colle une vipère au noeud de ces matrones

Roule la fille et la mère et le nid et l'enfant

N'attire que soupirs dans un puits de désirs

Amasse un trésor qu'il étouffe aussitôt

Pas sorti de l'auberge qu'il ruine tout espoir et la

Mousse au matin accrochée au soulier, arrachée sur le champ comme tout amour en lui qui se croit rassuré.

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 14:01

La tête haute

je regarde la lune

se baisser de son antre

ses jambes envoûtées.

De mon antre

je mire le soleil

venu poindre son jour

perdu, aux alentours.

La lune hait le soleil

ses coups de poings par terre

ses haussements de voix

son impatience, son insolence;

Elle le prend dans ses bras

Elle crise et c'est parfait

Elle a peur du Charmant Prince

Le soleil est loin déjà

il pense à une cousine,

il l'aide à mettre bas

Il s'en fiche de la lune

Elle s'égare, elle est aux abois

Elle n'est pas d'accord

Elle se débat

-Qu'est-ce qui lui a mis une empotée pareille dans les bras?

-Que fait-elle ainsi à pleurer tout bas?

-Que craint-elle près de moi?

Elle n'a rien à craindre près de moi, se répète-t-il.

La lune sourit tout bas. Son ventre fait des rebonds. Elle se trémousse à l'intérieur.

Elle sait que si le soleil résiste à ses absences, elle deviendra présence.

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5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 20:17

Il avait pris mon coeur.

Je le lui avais donné.

Au battement de son coeur, abandonné.

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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 17:55

Elle avait pris mon coeur

elle avait pris mon temps

elle avait pris mes heures

et mes tourments

elle

elle

moi je n'aimais personne

et surtout pas le temps

moi je prenais mes heures

j'en faisais des tourments

elle

elle

elle a réduit tout ça

tout ça à néant

elle

elle

elle a remis les cœurs à l'heure

et les tournants au bon moment

elle

elle

l'étoile

l'étoile

elle

l'étoile du moment

toute mouillée

à peine ramassée

elle

l'étoile du matin

l'étoile du berger

elle a remis les pendules

les pendules à l'heure

elle a aimé mon coeur

elle l'a remis à l'heure

elle a soufflé dessus

elle

elle a eu peur

peur de ma peur

elle, elle

l'étoile

je suis partie un jour

et j'ai fui ma demeure

elle

elle

est restée sur le sable

seule depuis l'horreur

elle

elle a changé mon coeur

elle

a ri de mes erreurs

elle

elle est seule maintenant

moi je suis l'écueil

elle

elle n'aurait pas dû me recueillir

elle n'aurait pas dû me soutenir

j'ai aspiré ses sourires

j'ai sucé ses soupirs

elle

elle

l'étoile

elle

elle

l'étoile

elle

elle

l'étoile

Mon amie.

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 18:53

je

J'ai pas les yeux de la Madone

J'ai pas les yeux qui couvent

Qui respectent, qui encouragent

Qui soulagent, qui partagent

 

Moi j'ai pour toute auréole

une robe abîmée, des seins en suspend

Une chair qui attend

Des yeux impatients

Sur des talons pointus, je suis

Sur des talons aigus, je danse

La robe est écorchée

Comme le vent sur l'été

 

J'ai pas les yeux de la Madone

J'ai pas les yeux qui couvent

Qui respectent, qui encouragent

Qui soulagent, qui partagent

 

J'ai des pieds en argile,

Râpés jusqu'à la plante

je me fous des gens

je leur prends leur bon temps

je trempe mes ailes dans les pièges du jeu

Je crie ni ADIEU, ni à Allah

je brûle mes jupons dans l'encre du Bon Dieu

Sans le savoir, sans rien faire

Sur une ligne de chemin ferroviaire

Qui traverse le ramage

des filles aux yeux perdus

 

J'ai pas les yeux de la Madone

J'ai pas les yeux qui couvent

Qui respectent, qui encouragent

Qui soulagent, qui partagent

 

J'entends en sourdine

Les anges m'encourageant

Cela vous étonne-t-il?

Je suis l'ombre et il est la lumière

je suis pas la Madone

je partage la joie des hommes

Leur bonheur de mes pieds

s'enflammant pas à pas

 

 

Je suis pas la Madone

Je couve pas du regard

Mais mes pieds qui tamponnent

sur le trottoir errant, envoient

une chaleur aux hommes sans maman

La maman aux yeux noirs

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 21:07

 

 

 

 

L'écriture avait fini

par faire partie de ma vie

je la considérais comme une amie

aux sages cheveux

à l'allure infinie

 

Seulement, comme le beau Prince,

elle est partie

je ne choisis pas de plaire

je choisis La Vie

 

Les beaux mots sont là

je ne les ai pas choisis

j'ai pris mes cheveux et les ai tués petit à petit

Surtout les cheveux, ils sont si petits

 

L'écriture avait fini par faire partie de ma vie

Je n'ai pas choisi de plaire

Finalement, l'écriture ne m'avait pas choisie

 

Le début de la phrase peut être précis  

La fin est austère et manque d'envie

 

Au fond, c'est sincère, je manque d'appétit

L'écriture avait fini

par faire partie de ma vie

 

Le pus du traumas m'a anéantie

le chantier est rude, inutile aussi

rafistoler, monter l'établi

l'écriture ne prend pas

 

quand le dégoût est là

quand je n'ai plus envie que tu me prennes dans tes bras

que tu rentres dans ma vie

quand la compagne de route

obsolète à ma vie, insiste,

dans un pus insistant

"travaille, et tu réussiras"

quand le dégoût reflue

au moindre mot écrit

 

alors, on se dit

Non, les mots sont là

L'écriture

l'écriture

l'écriture,

 

Chère écriture,

mon pus des anciens jours

Nous ne nous sommes pas choisies...

 

 

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 19:05

 

TA CLE

 

il est entré

il a sonné

élégance absolue

un hérisson poilu

me suis-je dit encore

il en faut des accords

pour reprendre pieds

dans ce monde arraché

loin de toi mon chéri

et de notre ancienne vie

 

il est pas entré

j'avais pas laissé la clé

je la laisse plus jamais

depuis mon passé touchée-coulée

 

j'avais pas les accords

j'avais pas les accords

je les ai pas encore

aimer c'est la mort

 

il est pas entré

et il a pas sonné

la vérité est là

dans ces deux phrases-là

mais c'était un fantôme

vous imaginez pas

tout ce que ça fait

d'aimer un être qui n'existe qu'à moitié

 

la prochaine fois

la prochaine fois que tu le vois

tu le laisseras pas filer

tu te le dis

tu te le dis

mais tu le vois pas

l'homme en qui tu crois

faut dire: t'as pas de portrait tout fait

alors ça aide pas à l'entrée

 

tu te sens touchée-coulée

mais dans ta poche, là, au sein de la marée, y a ta clé...

 

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